Fukushima, comment éviter l'extension de la contamination ?

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Deux ans et demi après, le séisme et tsunami géant qui ont provoqué la catastrophe nucléaire de Fukushima, il y a urgence à gérer la contamination.

La centrale de Fukushima a été ravagée par le séisme et le tsunami du 11 mars 2011 dans le nord-est du Japon. En plein océan pacifique à 134 kms de l'archipel japonais. L'impensable devient réalité. Des kilomètres carrés d'océan se sont soulevés de quelques centimètres à l'épicentre, pour se transformer en une vague géante de plus de 15 mètres, submergeant tout sur son passage, dépassant les murailles de protection, résumé de la catastrophe ici : Fukushima, le péril nucléaire...

Deux ans et demi après, en Aout dernier, alors que l'on croyait la catastrophe nucléaire de mars 2011 sous contrôle, on reparle d'avaries en série, tout d'abord, le 19 juin 2013 - des taux de plus en plus élevés de strontium 90 sont mesurés dans les eaux souterraines aux alentours de la centrale - , puis le 19 Aout une fuite de 300 tonnes d'eau contaminée est repérée sur un réservoir.

2013, la gestion de la contamination sur le site de Fukushima-Daiichi

Depuis la catastrophe, pour refroidir les installations endommagées il faut déverser quotidiennement d'importantes quantité d'eau pour alimenter les systèmes de refroidissement des réacteurs. Un eau qui devient radioactive au contact des installations. Et, qui doit subir un traitement pour retirer les éléments radioactifs : césium, strontium ou encore tritium. Un liquide qu'il faut récupérer et qui s'accumule très vite (280 000 tonnes d'eau polluée) dans des cuves de stockage qui contiennent chacune près de 1 000 tonnes d'eau.

Le pays très montagneux permet de bâtir bien au-dessus du niveau de la mer. Pourquoi des ingénieurs qui savent qu'ils sont frappés régulièrement par l'extrême violence des stunamis, ont installé les centrales nucléaires en bordure de l'océan ?

Or, tous les deux jours et demi, il faut construire rapidement une nouvelle cuve pour stocker cette eau contaminée avec de nouveaux risques supplémentaires de fuites. Certes, la situation serait en bonne voie, selon les autorités qui ont mis en place, début septembre, un plan d'aide de 360 millions d'euros.

Un budget conséquent à la mesure de l'urgence pour contôler le site, mais aussi pour traiter la gestion de l'eau contaminée et construire de nouvelles infrastructures, notamment une gigantesque enveloppe de pergélisol - roche qui se maintient à une température proche de 0°C, - autour des réacteurs. Des interventions techniques qui prendront aussi du temps.

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La centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi

Si un puissant typhon balayait Fukushima avec de violentes précipitations et des rafales de vent à 140 km/h, que se passerait-il alors ? L'eau est un danger dans ce cas, car elle pourrait aggraver l'inondation permanente des sous-sols et inonder les réceptacles sous les cylindres mis en place pour retenir les fuites.

Le risque zéro est une illusion pour les milliers de tonnes d'eau stockées dans ces cylindres dont la fiabilité est en cause après ces nouveaux incidents.

D'ores et déjà, on est parti sur une contamination qui va durer dans le temps. Quels seront les effets des fuites sur l'environnement ? avec des quantités importantes d'eau radioactive qui ont engorgé le sous-sol de la centrale et un écoulement quotidien de 300 tonnes d'eau contaminée vers l'océan Pacifique.

Pour en savoir plus

L'ACRO édite sur son site une analyse régulière de la situation à Fukushima. Un travail minutieux à partir de la collecte d'informations, et particulièrement instructif, qui met l'accent sur plusieurs points importants : contamination, travaux de décontamination, populations touchées, pollutions, etc.

Le résumé en anglais et au format PDF du rapport de la « National Diet of Japan Fukushima Nuclear Accident » permet d'avoir un point de vue scientifique, publié par la commission indépendante sur l'accident nucléaire de Fukushima. Le blog de Fukushima vous propose une traduction française du résumé du rapport officiel de la commission indépendante sur l'accident nucléaire de Fukushima Daiichi.

Notes

[1] Crédits photo : (1) Maguide (cc ) [2] (2) Jun Temaroto (CC-By)
[3] CRED (Centre de recherche sur l’épidémiologie des désastres)
[4] Selon la traduction française du résumé du rapport officiel.


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