Google à la conquête de l'accès Internet très haut débit

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Le déploiement de la fibre optique à grande échelle est un des grands enjeux du numérique, Google a de multiples projets en cours et pourrait lancer son offre fibre en France

Fondé en 1998 par Larry Page et Sergueï Brin, en 15 ans d'existence (et oui, déjà !), Google a réellement bouleversé le monde numérique et réel avec une constante depuis quelques années ; la firme a de multiples projets en cours (lunettes à réalité augmentée, voiture sans conducteur, cerveau informatique, conquête spatiale...) et propose ses produits et services dans tous les secteurs de l'économie numérique. Parmi ses objectifs... obtenir des avancées scientifiques, ou encore parvenir à un tarif d'accès à Internet accessible à tous et donc à un marché du haut débit ouvert, compétitif et innovant via une « Alliance pour un internet abordable » avec d'autres géants du Web. Mais la firme de Mountain View veut aller encore plus loin et développer l'accès à Internet dans les zones les plus reculées de la planète, c'est le projet Loon que l'on peut voir dans cette vidéo, avec 30 ballons lancés au mois de juin dans la stratosphère pour assurer chacun la couverture internet d'un territoire de 1000 km carré.

Lancé en mars 2010, son programme de déploiement de la fibre optique est certainement l'une des plus importantes innovations de l'entreprise, même si l'on en parle moins. Officiellement commercialisé depuis 2012 aux Etats-Unis, le projet est de grande envergure s'il se réalise effectivement à l'échelle planétaire. En cette fin d'année 2013, l'entreprise de 50 000 salariés pourrait donc lancer prochainement le plus rapide service d'accès à Internet du monde. Son nom est Google Fiber, et son débit est estimé à 1 Gigabit par seconde, par le biais d'une fibre optique de qualité. Google Fiber prévoit trois offres Internet, qui sont déjà disponibles dans certaines villes aux Etats-Unis : Austin (Texas) Kansas City (Kansas) et Provo (Utah). La ministre de l'économie numérique Fleur Pellerin envisage actuellement la possibilité d'ouvrir la France à ce nouveau produit de Google pour accélérer le déploiement de la fibre optique en France.

Cette annonce a eu pour effet de mettre tous les acteurs de ce marché dans les starting-blocks. Pour l'Arcep, c'est avant tout une formalité administrative, puisqu'il suffit au géant de Mountain View de se déclarer opérateur de télécommunications, et de suivre un ensemble de règles, qui encadrent ce rôle dans notre pays.

A la clé, il y a bien sûr la volonté de Google de s'engager par étape sur le marché de l'accès à Internet ultra rapide par fibre optique et pourquoi pas au niveau mondial ?

En France, cela pourrait bien porter un coup à nos fournisseurs d'accès Internet traditionnels, car parmi les trois offres proposées par Google, l'une d'entre elles est gratuite, avec 5 Mégabits de réception et 1 Mégabit d'émission. L'offre intermédiaire, "Gigabit Internet", propose le fameux Gigabit (1000 Mégabits) aussi bien en réception qu'en émission. Alors que l'offre "Gigabit + TV" propose en plus 200 chaînes en HD, et 1 To de stockage sur Google Drive.

Tout cela est certainement très utile pour le secteur médical, la recherche, l'industrie, les universités, les services financiers... mais, une question demeure toutefois : le consommateur lambda a t'il effectivement besoin d'un gigabit en réception/émission ? Autrement dit, de quoi regarder en simultané 5 vidéos Youtube en qualité en HD avec encore des mégabits disponibles pour faire autre chose.

Ces deux dernières offres sont intéressantes mais restent coûteuses à nos yeux, avec des abonnements mensuels s'élevant respectivement à 70 et 120 dollars, soit environ 51€ et 88€, mais dans une fourchette de prix similaire à ce que paient de nombreux Américains pour le câble. Idem pour le bouquet à 120 dollars, d'autant qu'il faut payer 300 dollars dans tous les cas pour les frais d'ouverture de la ligne, mais on peut tout faire avec cette offre et puis Google a certainement la capacité de s'adapter aux marchés locaux.

Bien sûr, cela reste des prix dans un marché naissant avec une technologie qui avance très vite, ou va batailler la concurrence comme l'opérateur Free en France, bien placé dans la course à la fourniture d'accès à internet fixe avec son offre optique à 1 Gbit/s, ou SFR et les autres concurrents aspirant au développement d'un Gigabit de puissance de connexion.

Pour les utilisateurs, c'est à la fois une avancée dans l'expérience utilisateur et une offre qui devrait faire encore bouger les lignes sur ce marché, d'autant que débarque actuellement en France une offre VDSL2, chez plusieurs opérateurs, donc du très haut débit sans fibre, avec une vitesse théorique jusqu'à 100 Mbit/s en réception. C'est encore une bonne nouvelle pour tous ceux qui n'ont pas la chance d'être éligible à la fibre optique.


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