Les nano-missiles, une nouvelle arme contre le cancer

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La guérison du cancer va prendre un tournant décisif grâce à une association judicieuse avec les thérapeutiques classiques, la nanomédecine et nos connaissances en génétique.

Sauf exceptions rarissimes, le cancer laissé à lui-même évolue inexorablement et par étapes vers la fin de vie du malade. Nouvel espoir : aujourd'hui, un cancer sur deux se guérit… et dans un avenir proche, on peut espérer encore mieux. Le but de la thérapeutique anti-cancéreuse est de venir en aide à l'organisme défaillant, en éliminant les cellules cancéreuses (chirurgie - physiothérapie - chimiothérapie). En rétablissant les mécanismes régulateurs de l'équilibre tissulaire et en stimulant les défenses naturelles du malade (thérapeutiques biologiques). Si seules, encore pour le moment, la chirurgie et la physiothérapie peuvent être curatrices, il ne faut pas sous estimer l'importance du Big data, de nos connaissances sur la génétique et des nanotechnologies qui peuvent venir renforcer une chirurgie et/ou une chimiothérapie parfois insuffisante ou mal ciblée.

Si l'on admet que le cancer est dès son début clinique une maladie déjà évoluée, l'exérèse ne peut entraîner la guérison que là où l'organisme est encore capable de s'opposer à la prolifération anarchique cellulaire et à focaliser sa tumeur. Ces cas favorables seront d'autant plus nombreux que l'on interviendra à une phase plus précoce de l'évolution de la maladie, et le diagnostic avancé est dans ce cas un atout certain pour la guérison.

Et, c'est là qu'interviennent les nanotechnologies pour mieux détecter les cellules tumorales (ici) et pour lutter contre les cancers. Deux chercheurs de l'Université de Tel-Aviv, les professeurs, Dan Peer des départements de Recherche sur les cellules et de Science et génie des matériaux, et Rimona Margalit du Département de Biochimie et de biologie moléculaire, viennent de remporter, un premier prix de l'innovation remis à New York le 12 novembre 2014, par l'association américaine Untold News, pour l'invention d'un "nano-missile" révolutionnaire, capable de véhiculer des médicaments de taille nanométrique, notamment chimiothérapiques, pour combattre les tumeurs. Le premier avantage majeur de cette technologie, est de cibler uniquement les cellules cancéreuses et certaines métastases isolées, contrairement à la chimiothérapie classique.

Comme un cheval de Troie biologique, et dans le but de libérer des micro-particules pour tuer la cellule malade, la nanoparticule se masque en sucre pour se lier facilement à la cellule cancéreuse qui en a besoin pour produire de nouvelles métastases. Les premiers essais cliniques sont en cours par la société Quiet Therapeutics qui a décroché une licence auprès de l'Université de Tel-Aviv, reste ensuite, à choisir les bons médicaments. Sans nul doute, cette nouvelle technologie médicale va révolutionner le traitement du cancer, mais ce n'est pas la seule.

Aujourd'hui, grâce à notre connaissance en génétique, aux nanotechnologies, à la biomédecine et à la puissance de calcul des ordinateurs, on pourra faire reculer le cancer de façon significative et peut-être aller au-delà dans les dix années à venir. La naissance d'une cellule cancéreuse est liée à l'accumulation en plusieurs années d'anomalies dans son ADN. Or, il faut analyser vingt mille milliards de données pour cerner la typologie génétique d'une tumeur. Pour comprendre les cancers et déterminer le traitement le plus approprié pour le patient, on pourra rapidement séquencer notre ADN grâce aux ordinateurs de nouvelle génération et pour un coût du séquençage modique, ce qui permettra de traiter chaque patient individuellement avec une thérapie sur-mesure.

Grâce aux armes nouvelles que constituent l'informatique et la nanomédecine dans un dépistage précoce par la mise en évidence de marqueurs moléculaires au sein des tumeurs et l'aide au traitement sur-mesure, on peut enfin espérer la fin programmée du plus vieux mal de l'humanité datant tout de même de plus de 3.000 ans avant Jésus-Christ.


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