La racine Internet reste au pays de l'Oncle Sam

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Au début du mois, les autorités américaines ont décidé de reconduire l'Icann dans sa fonction de gouvernance d'Internet. Au coeur de cette mission stratégique sans frontières, il y a la gestion de la racine d'Internet et le reste du monde qui s'empresse de pouvoir la contrôler.

Au début du mois de juillet, le Department of Commerce’s National Telecommunicatons and Information Administration (NTIA) américain, a reconduit le mandat de l'Icann jusqu'en septembre 2015, dans son rôle d'administrateur des adresses IP et de la gestion des domaines de premier niveau.

Après avoir étudié les candidatures de plusieurs organismes pour remplir les fonctions de l'Internet Assigned Numbers Authority (IANA), la NTIA a finalement tranché en faveur de l'Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (Icann) pour continuer à superviser la racine de l'Internet.

Alors de quoi s'agit-il exactement ? Qu'est-ce qu'une racine, dans l'Internet ? On peut en donner une définition très simple : la racine est un fichier de données contenant un index des domaines de premier niveau (TLD), tels que . fr, .com, .org, .net, .uk, .us. ... soit plus de 300 extensions avec toutes les adresses IP associées. Le rôle de cet index de TLD est de founir un annuaire qui regroupe tous les sites Internet pour chaque extension.

La racine internet, première étape dans la recherche du site final, a donc un rôle de supervision pour orienter les demandes des internautes vers les sites du monde entier. Le système fonctionne entièrement sous l'aurorité de deux organismes américains, l'Icann et Verisign qui assurent l'enregistrement et la radiation des TLD. L'Icann et Verisign étant eux mêmes contrôlés par le Département du Commerce américain.

L'Icann occupe cette fonction depuis 1999, ce qui suscite quelques réactions internationales (La Chine veut sa propre racine Internet), puisque le coeur du réseau Internet est sous contrôle unique d'une entreprise américaine depuis plus d'une décennie et sans doute pour quelques années encore si cette période est prolongée de 7 années supplémentaires. Or, la diffusion de l'information numérique est un enjeu stratégique de poids avec l'attribution des codes pays mais aussi la gestion de la zone racine du DNS.

L'Icann peut ajouter ou enlever une extension générique - supprimer un nom de domaine, ou encore ouvrir des extensions supplémentaires pour faire face à une saturation des « Autoroutes de l'Information ». Un des aspects majeurs de son nouveau programme est d'ailleurs d'autoriser les institutions ou les entreprises à déposer leur propre extension comme par exemple, .hotel, .paris, et l'apparition de caractères comme l'arabe, le chinois et le cyrillique.

Compte tenu du rôle planétaire d'Internet et de son impact économique mondial, on aurait pu imaginé que des entreprises non-américaines puissent postuler pour effectuer cette mission et que les fonctions de l'IANA soient déléguées à un organisme de niveau international.

Pour en savoir plus sur le sujet, dans un article publié sur le site Owni.fr « Internet par la racine » , la journaliste Andréa Fradin vous propose avec un art maitrisé de la formule, une immersion au coeur de la face cachée d'Internet et d'un système centralisé qui ne laisse aucun gouvernement indifférent.

[1] Crédit photo : Jurvetson - Internet Splat Map (Creative Commons By-Sa)


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