Si la France, n'oubliera jamais, le sacrifice de tous ces héros de l'humanité, cette bataille de Normandie fut aussi celle des civils, de nombreuses communes furent touchées par les bombardements alliés, notamment celle de Caen, ville martyre de la libération, 3000 civils trouvent la mort dans les premières heures, 20 000 Normands trouvent la mort dans les semaines qui ont suivi le Débarquement, soit 1/3 de tous les civils français tués durant la Seconde Guerre mondiale, et 150 000 connaissent un exode ininterrompu, déchirés entre la joie de retrouver la liberté et la douleur face à la perte de proches. Le 6 juin 1944, en représailles du débarquement, les Nazis ont fusillé 80 prisonniers détenus à la maison d'arrêt de Caen. Dès les premiers jours le Général Montgomery se concentre sur la défense de Caen, et compte sur la supériorité de la RAF, pour prendre la ville rapidement, la ville sera libérée le 21 juillet, mais, elle ne sera qu'un monceau de ruines, pour le Général Patton il suffisait d'encercler la ville pour couper le ravitaillement de sa garnison, du reste, la percée d'Avranches, l'opération Cobra, est l'une des opérations majeures qui a décidé de la victoire des alliés en Normandie, et permis aux blindés de Patton de rejoindre Avranches puis de foncer sur Saint-Malo.
Voici le récit poignant d'un jeune caennais de 18 ans, fuyant la ville avec ses parents et sa jeune soeur, à travers les rues de Caen rasées par les bombes : Dans la nuit du 5 juin 1944 les premières bombes tombèrent sur Caen. Des haut-parleurs disaient à la population de rester chez elle tandis que les radios anglaises disaient de partir. J'ai convaincu mes parents malgré leur réticence de nous en aller. Nous sommes partis à pied pour sortir de Caen par la rue d'Authie. Les obus des alliés sur la côte pleuvaient sur Caen sans arrêt. Nous avons dû rebrousser chemin par la rue du général Moulin. Les bombardiers et les tirs côtiers nous rendaient fous. Nous ne pouvions plus avancer... Au matin du 6 juin la 2l ième Panzer du général Courtmayer nous barrait le passage en repartant pour un deuxième assaut sur la côte, des bombardiers anglo-américains « les typhons » les avaient refoulés la première fois avec des roquettes anti-chars. De jeunes soldats portaient des foulards rouges ou verts. Ils se tenaient debout dans les tourelles. Leurs officiers étaient dans des véhicules, derrière les chars, pour qu'ils ne reculent plus et reprennent la direction de la côte. Ensuite, j'ai vu arrivé une escadrille de six avions qui a bombardé la place des « Petites Boucheries ». Il ne restait de la foule amassée devant les magasins qu'une bouillie sanglante de corps déchiquetés. Des obus remplis de billes d'acier sifflaient autour de nous. C'étaient des shrapnel. Les billes entraient dans les corps en y faisant des petits trous mais quand la bille éclatait à l'intérieur, elle provoquait de graves blessures. L'image d'une silhouette de femme s'affichait en rouge sur la façade de sa maison en partie détruite. Ma soeur et moi, ainsi que d'autres personnes accourues après les explosions, ont a tenté de porter secours aux survivants, prisonniers sous les décombres de leur maison. Les grands- parents d'une famille étaient morts, épaule contre épaule, dans leur salle à manger. La mère et la fille étaient dans la cuisine coincées et blessées. On essaya de déblayer avec les mains. Il était dix heures trente et le début d'un long calvaire, tout le centre-ville de Caen n'était plus qu'un amas de ruines.
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