Vente-privee.com, retour sur une success story tricolore

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L'histoire et la réussite de Vente-privee.com, c'est l'invention d'un modèle économique au mauvais moment, mais aussi le parcours atypique et la ténacité d'une figure de l'entreprenariat.

Ce n'est pas à son apparence que l'on pourrait deviner qui est Jacques-Antoine Granjon, car c'est un homme plutôt discret et il n'a pas exactement le look d'un PDG d'une grande entreprise. Ses longs cheveux et ses bagues font davantage penser à un amateur de metal hardcore qu'à un serial entrepreneur de la nouvelle économie se situant dans le top 100 des plus grosses fortunes françaises avec une entreprise qui réalise 1,3 Md€ de chiffres d'affaires.

Après des études à l'European Business School (EBS), sortie diplômé de l'école de commerce, celui que l'on appelle couramment « JAG » fonde en 1985, à 23 ans, avec un associé et 3500 euros, une société anonyme, baptisée Cofotex. Il axe son activité sur le rachat de vêtements invendus et de fin de séries et leur revente en gros auprès des soldeurs.

L'entreprise se développe bien et en dix ans d'activité dépassera les 30 millions d'euros de CA. En 2000, une start-up Internet de mise en relation entre marques et soldeurs, dont il vient d'acquérir une partie du capital, quelques mois auparavant, fait faillite, ce qui pousse JAG à réfléchir à un nouveau modèle économique et lancer le site Vente-privée. Une version Internet et modernisée de Cofotex ? Pas tout à fait, en réalité une plate-forme internet qui organise des ventes événementielles en ligne permettant d'acheter des produits de marque à des tarifs ultra-préférentiels, pendant une durée limitée de 3 à 5 jours.

Mais nous sommes seulement en 2001, et les achats sur Internet n'étaient pas encore ce qu'ils sont aujourd'hui. Ainsi, les premières années sont très difficiles pour Vente-privée, qui affiche des résultats largement déficitaires. En 2003, les sept associés se retrouvent pour décider du sort de l'entreprise. L'abandon est envisagé, mais l'on décide finalement de poursuivre, à 4 voix contre 3..

Les 7 associés ne vont pas le regretter, loin de là, la technologie ADSL arrive, tout s'accélère et le premier buzz lors de la vente d'une grande marque de lingerie, qui laisse enfin entrevoir la voie du succès sur internet. Le chiffre d'affaires a explosé dans les années suivantes, passant de 20 M€ en 2004 à quasiment 1 milliard en 2010, soit une multiplication par 50 du CA en 6 ans !

Le gourou du e-commerce est aussi un entrepreneur qui embauche et qui forme, malgré la crise, 1800 collaborateurs, avec un service clientèle exclusivement interne à l'entreprise, une équipe prête à répondre aux demandes des clients en 5 langues. Elu « Service Client de l'Année » pour la 4ème année consécutive dans les catégories « Vente à distance généraliste » et « Vente événementielle », 92% des membres de la plateforme sont satisfaits et 97% ont une bonne image de l'entreprise. C'est une belle réussite et un nombre exceptionnel d'employés pour cette startup tricolore aux débuts difficiles.

Fort de son succès, Vente-privee.com, a ainsi pu s'ouvrir à l'international avec des filiales à Barcelone, Londres et Düsseldorf... et s'attaque même au marché américain en joint-venture avec American Express. Mais, de plus, l'entreprise s'ouvre à d'autres domaines que le textile, et se diversifie notamment dans les télécoms avec des forfaits internet, dans la vente de bouteilles de vins, ou encore dans la billetterie de spectacles avec des places de théâtre ou de cinéma, pour ne citer que quelques exemples.

Pour 2013, JAG espère 1,5 Md€ de chiffre d'affaires, avec 50% pour la France, même s'il est très critique envers la fiscalité des entreprises de notre pays. Cette année, il a décidé de créer Miam-Miam, un site dédié aux terroirs et produits alimentaires français, qui permettra de créer quelques centaines d'emplois dans le pays.


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