Cinéma. Steve Jobs, les coulisses de la vie de l'icône de la Tech

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D'après le biopic d'Aaron Sorkin consacré à Steve Jobs, ce nouveau film qui se veut original, raconte en trois scènes, les coulisses précédents le lancement de produits novateurs.

Entrepreneur, innovateur et visionnaire, Steve Jobs est mort en 2011, le co-fondateur et ex-CEO d'Apple, fait partie de cette génération d'entrepreneurs des années 70, qui fascine encore Hollywood. Après Jobs réalisé par Joshua Michael Stern, Boyle nous propose sa version d'un biopic rythmé et passionnant, en situant son film dans les coulisses de la vie d'un homme complexe, fascinant, charismatique, souvent décrit comme un maniaque et dont le perfectionnisme dérappait vers la tyrannie.

Danny Boyle raconte la vie de ce génie du numérique, entre 1984 et 1998. Le scénario divisé en trois scènes qui se passent en temps réel, est consacré à chaque avant lancement de trois produits phares, le Macintosh, le NeXT Cube - après que Steve Jobs ait quitté Apple -, et l'iMac, évacuant du même coup d'autre moments clés de sa vie, notamment, l'arrivée de l'iPod en 2001.

Ce long métrage ausculte les coulisses de sa vie obscure, Boyle s'intéresse à l'homme sous tension constante... à la vie affective de celui qui au début de sa carrière néglige sa fille Lisa - qu'il reconnaît enfin, après 15 ans -, souligne encore sa relation tumultueuse avec Chrisann, sa femme, ou la pression sans limite qu'il exerçait sur des collaborateurs dévoués, notamment, son assistante, Joanna Hoffman, un rôle joué divinement par Kate Winslet. Avis aux Apple-addicts, bien évidemment le film ne remporte pas tous les suffrages, car le portrait qui est fait du personnage de Steve Jobs est délibérément à charge.

Michael Fassbender dans le rôle-titre de Steve Jobs porte le film à merveille en chef d'orchestre à l'esprit agité, n'admettant aucune fausse note de ses musiciens. Si la ressemblance n'y est pas dans la première partie du film, le mimétisme avec son modèle est parfait. Lors de ces trois moments de tension extrême qui correspondent aux heures qui ont précédé les keynotes, on découvre une avalanche de conflits entre Jobs, ses salariés et ses proches, à tel point que l'on cherche où est la sagesse qui se cache derrière l'homme irrationnel qui va être à l'origine des plus beaux objets connectés de ce nouveau siècle, dont l'Iphone.

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Steve Jobs / Bande-annonce internationale VOST

Dans ce long métrage, toutefois, le travail audacieux de cet entrepreneur surdoué de la tech, est largement occulté. Et pourtant, avec pour seul capital de départ, le talent, l'audace et l'imagination, Steve Jobs avait un sens inné de la communication, cultivant le culte du secret en véritable méthode de marketing, toujours fascinant lors de ses interventions publiques et ses présentations sur scène, huit fois en couverture du Time Magazine, il restera dans les mémoires un chef d'entreprise à part avec un charisme fou.

Depuis le lancement des ordinateurs Macintosh, le succès a toujours été au rendez-vous, là où d'autres échouent, il réussit encore et toujours, poussant toujours plus loin, le design et la simplicité d'utilisation de ses produits. Lorsque l'iMac multicolore arrive, il clame haut et fort qu'à défaut de pouvoir l'ouvrir, le nouveau PC est transparent et qu'on peut voir dedans. Chez Apple, il en fera une stratégie de marque, - toujours réussir là où d'autres ont échoué -, avec les trois autres piliers de la firme : la maîtrise des logiciels, la qualité du matériel et des services. Steve Jobs, restera un patron indissociable d'Apple.

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Steve Jobs Stanford Commencement Speech, 2005 (sous-titres Français)

"Soyez insatiables, soyez fous", disait Steve Jobs, à la fin de son discours prononcé devant les étudiants de Stanford en 2005. Ce message final aux étudiants sonne comme un autoportrait, car il pensait vraiment qu'il était capable de changer le monde. Et, il y est arrivé en révolutionnant notre façon de vivre.

Le film lui, est un drame qui repose sur la biographie officielle de Walter Isaacson. Même si le cinéaste opte pour des partis pris et un portrait sans complaisance de Steve Jobs, le film s'avère passionnant du début à la fin. Au script, Aaron Sorkin, scénariste réputé (The Social Network - sur la naissance de Facebook…), la réalisation reste solide et maîtrisé, les cadrages grandioses, le scénario très dialogué, et les dialogues très bien écrits, avec un casting de haute volée et des acteurs éblouissants : Kate Winslet, Seth Rogen, Jeff Daniels et une pléiade de seconds rôles. Enfin, la musique géniale qui surf sur les joutes verbales, est signée par le compositeur britannique Daniel Pemberton. Un film nerveux, esthétique et efficace.


Crédit Photo: Flickr/Celestinechua (CC BY 2.0)

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