Stromae triomphe dans la mythique salle du Madison Square Garden de New York

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L'artiste belge s'est fait un nom outre-atlantique avec un dernier show exceptionnel à la fois sonore et visuel, 100% esprit Stromae. Retour sur une tournée réussie.

Pour la première fois ce jeudi 1er octobre, le chanteur Stromae a triomphé durant presque deux heures de spectacle devant plus de 19.000 personnes sur la scène du Madison Square Garden pour son dernier concert américain, bouclant ainsi une série de onze dates américaines, du festival South by South West à Detroit en passant par Portland ou Toronto. Au début de sa tournée nord américaine, le Belge attire surtout les fans francophones et majoritairement des européens. La plupart des américains n'écoutent pas de musique en langue étrangère, mais au fil des concerts, Stromae devient l'invité de talk-shows très populaires, il agrège alors un plus large public américain totalement conquis par l'expérience surréaliste de ses spectacles.

Cet homme là n'est pas seulement chanteur-auteur-compositeur, c'est aussi un créateur unique avec une panoplie vestimentaire extraordinaire, un marketeur efficace capable de séduire les internautes avec génie, un matheux, un percussionniste, un showman, un OVNI... bref, un artiste atypique dans tous les cas.

Un OVNI musical, parce que c'est rare pour un artiste francophone de déchaîner les foules toutes générations confondues, de surcroît aux quatre coins de la planète et en chantant exclusivement dans la langue de Molière. Du jamais vu jusqu'à présent. Même si la presse internationale salut l'intelligence et la profondeur de ses textes, la plupart des fans ne comprennent pas le français, ni ses subtilités, mais pour briser la glace plus vite, le Maestro s'amuse à s'exprimer en anglais durant le show. Essayez seulement de traduire le titre "papaoutai" en Anglais ou en Allemand, un clip pourtant vu plus de 248 millions de fois sur YouTube. Habile. En quelques minutes, Stromae transcende la barrière du langage en portant l'émotion du spectateur à fleur de peau.

Lors de sa tournée américaine, tout concert commence par un "Do you speak french ?" et personne n'est déçu "Quand j'écoute sa musique, je n'ai pas besoin de comprendre" précise une fan qui le suit depuis le début. Bien sûr, cet artiste qui remplit les salles de concert avec un public cosmopolite, gagne 5 victoires de la musique et vend plus de 3 millions d'albums, questionne. Le performeur a montré que l'on pouvait chanter en français et devenir une star planétaire. En soi, c'est déjà phénoménal !

VIDEO/CONCERT
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Stromae|Pinkpop 2014 Full|

Un charisme fou, un infini talent sur scène combiné à un timbre de voix magnifique qui roule le "r" comme un illustre Jacques Brel ou un vibrant Nougaro, des textes sombres mettant en scène la misère humaine, une énergie et une mise en scène époustouflante avec des chorégraphies uniques, ont fait de Stromae, de son vrai nom Paul Van Haver, l'un des chanteurs incontounables de la scène internationale.

« Je fais de la musique comme si je faisais des maths ». souligne Paul, le compositeur et l'auteur des leçons de Stromae des vidéos ludiques qui expliquent ses créations musicales depuis 2010. Car le Maestro prépare aussi la Com' de ses spectacles avec talent. L'homme multi-fonctions supervise tout, bien au delà de la musique et cultive l'art du Buzz comme aucun autre. Trois mois avant la sortie de son second album, l'auteur de Formidable, une chanson intimiste, va devenir un nouveau tube qui parle à tous, avec en pré-lancement, un clip le mettant en scène ivre, lachant sur la Toile une fausse rumeur sur l'état de santé de l'artiste. Le clip filmé en caméra caché est visionné 4 millions de fois sur Internet. Bravo Maestro !

En 2015, la campagne "Who the Hell is Stromae ?" est un petit joyau marketing. Stromae débarque aux Etats-Unis cet été, avec dans son cartable toute une série de vidéos virales empreintes d'auto-dérision "Stromae Takes America" telles que Papaoutai" in New York City. En parfait inconnu, le Maestro chante seul avec son clavier et son ordinateur sous le pont de Brooklyn, dans une rame de métro, à Times Square ou dans un petit bar de Seattle terminant sa chanson sous les applaudissements d'une poignée de clients. Et pour finir, au bar devant une bière, demande timidement à la patronne s'il peut revenir chanter la semaine prochaine.

Le clou de cette série, Stromae et ses musiciens sont arrêtés quelques instants par la police sur une route de San Francisco, tournant le clip « Ave Cesaria » à l'arrière d'une camionnette pick-up. Ceux-ci les ont laissé repartir, oui, mais seulement après avoir interprété ce magnifique hommage musical à la "Diva aux pieds nus " qui chantait divinement la Sodade. La dernière vidéo en date, avant le concert de New York, est un clip réalisé en collaboration avec Time magazine, mettant en scène son mariage avec lui-même dans une petite chapelle de Los Angeles. La presse adhère à son univers décalé et les spectateurs américains en redemande.

Après avoir démontré son immense talent et son intelligence, c'est peut-être l'empreinte de l'éducation chez les pères jésuites, la simplicité et la sensibilité de ce bruxellois trentenaire à la silhouette d'ado inséparable de son jolie cartable bolivien, qui nous touche autant qu'il nous éclaire. A l'évidence, il n'a pas fini de s'amuser et de nous étonner encore et encore !

Crédits photo : [1] goatling (CC BY-SA 2.0) - [2] Fritsch (CC BY 2.0)


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